Les maladies de Peau chez le West Highland White Terrier

            Titus se gratte, et tous les moyens sont bons,  il se lèche, s’épile les pattes, se frotte le dos sous les meubles, se mordille le derrière, s’arrache les poils des flancs ou se griffe le cou et les oreilles. Le résultat final est garanti, trous dans le pelage, poils rougis sur les pattes, griffures et rougeurs sur la peau, oreilles malodorantes et portées de travers.
           Quelques conseils simples peuvent aider à prévenir l’apparition du prurit, mais lorsqu’il est déjà installé, une consultation vétérinaire s’impose le plus souvent.

 

 Les démangeaisons sont la première cause de consultation dans le domaine des maladies de la peau. Les terriers d’écosse ne sont donc pas les seuls concernés. Il est cependant reconnu que le westie est plus souvent touché par ces désagréments que la moyenne.

Le terme médical désignant les démangeaisons est le prurit. Il accompagne de nombreuses affections cutanées dont il tend à aggraver l’évolution car le grattage conduit rapidement à la détérioration de l’état de la peau.

 

Qu’est ce que le prurit ?

          C’est une sensation désagréable perçue par le cerveau, qui naît dans une région de la peau. Elle provoque un réflexe de grattage de la zone cutanée émettrice, destiné à soulager cette sensation et à éliminer la cause responsable de l’excitation.

          Elle est parfois si intense, qu’elle peut également conduire à des perturbations dans le comportement de Titus, mauvaise humeur, manque d’appétit, agitation.

          Tous les chiens ne ressentent pas de même façon le prurit. Certains y sont plus sensibles, comme d’autres sont plus sensibles à la douleur.

         Les facteurs environnementaux tels que le manque d’activité, l’ennui, l’anxiété, la chaleur ambiante peuvent accroître la sensibilité d’un chien au prurit.

          La sècheresse cutanée est aussi un facteur sensibilisant.

          Si des causes différentes de prurit interviennent en même temps, elles additionnent leurs effets, et le prurit qui en résulte devient plus intense, ce qui lui donne plus de risque de dépasser le seuil de tolérance de l’individu.

 

Les causes principales du prurit

         Si Titus se gratte, Titus a peut-être des puces. On ne le dira jamais assez, la piqûre de puce est la cause la plus fréquente de prurit chez le chien. (Cf  article dans la revue des ATE de Juin  2004). Mais il existe d’autres causes que l’on peut regrouper en trois principales catégories :

 - 1- Les parasites de la peau : deux grandes familles

Les insectes : puces et poux. Le prurit dû aux puces concerne principalement la ligne du dos, surtout le bas du dos, et l’intérieur des cuisses.

Les acariens : agents des gales, de la cheylettiellose, de la démodécie, également les tiques et les aoûtats.

 - 2- Les agents microscopiques responsables des infections : deux grandes familles

Les bactéries (staphylocoques notamment)

Les champignons (malassezia)  

Les infections et la peau du chien

Il est important de savoir que la peau de Titus est naturellement plus sensible aux infections que la peau de son maître.

La peau du chien allergique est encore plus sensible aux infections que celle d’un chien normal, car elle favorise la pénétration des germes.

Dans tous les cas, le grattage favorise la colonisation bactérienne des tissus, ce qui ne fait qu’augmenter l’intensité du prurit dans de nombreuses maladies de peau.

 -3- Les allergies et leurs causes : trois grandes familles dans leur ordre de fréquence

  L’allergie aux piqûres d’insectes :

- l’allergie aux piqûres de puces est l’allergie la plus fréquente chez le chien. Le prurit est le plus souvent localisée sur le train postérieur.

- l’allergie aux piqûres d’abeilles et autres hyménoptères se traduit généralement par des oedèmes touchant principalement la face, souvent accompagnés par un prurit facial.

 L’allergie à des agents environnementaux, encore appelée atopie ou plus précisément dermatite atopique :

- aux acariens

- aux pollens

- aux moisissures

- agents divers

L’allergie aux agents ingérés :

Les signes d’allergie alimentaire et de dermatite atopique se ressemblent souvent, ce qui ne simplifie pas le travail diagnostique du vétérinaire qui se base en priorité sur l’étude des symptômes.

Le prurit apparaît dans les deux premières années. Il concerne généralement les oreilles, les babines, les membres, le dessous des bras et l’intérieur des cuisses, la région autour de l’anus.

L’allergie alimentaire se distingue parfois par l’émergence de rougeurs cutanées ou d’autres lésions précédant l’apparition du prurit, ce qui peut être un indice dans leur dépistage. L’existence de troubles digestifs, selles molles, vomissements, associés au prurit, sont également en faveur d’une allergie alimentaire.

 

Les allergies et l’hérédité : le westie fait partie des races prédisposées.

           Le mariage d’un mâle et d’une femelle atteints par l’atopie produit 60 % de chiots atteints par cette maladie allergique. Le mariage d’un mâle et d’une femelle sains produit 10 % de chiots atteints. Il existe donc un ou des facteurs héréditaires à cette maladie, mais l’utilisation de géniteurs sains ne réduit pas complètement le risque de la voir émerger.

 

Quels soins préventifs apporter à la peau de votre Terrier d’Ecosse ?

            L’entretien doit viser à garder la peau propre, mais sans en altérer le film lipidique protecteur.

Un brossage et un démêlage régulier doivent empêcher la formation de nœuds et de bourre.

Le shampoing est aussi conseillé. Il doit être adapté au chien, avec un pH neutre (le pH des shampoing pour humain est généralement acide, ce qui a un effet irritant pour la peau de nos compagnons à poils).

Certains shampoings traitants hypoallergéniques ou contenant parfois des ingrédients apaisants sont particulièrement adaptés aux peaux fragiles et sensibles.

Ces shampoings peuvent être utilisés fréquemment. Le ventre et les pattes, plus prompts à se salir et à récolter des impuretés, peuvent être lavés jusqu’à une fois par semaine.

Le rinçage doit toujours être très soigneux. L’eau de la douche doit être tiède (pas trop chaude), pour ne pas favoriser l’apparition de prurit.

Le séchage doit être effectué en grande partie avec des serviettes.

Les traitements anti puces (et anti tiques) doivent être très réguliers, spécialement dans les régions au climat doux, où ils ne doivent subir aucune rupture de continuité, même en hiver.

 

L’alimentation doit être saine, équilibrée, et en quantité raisonnable.

Une peau sensible aux allergies pourra bénéficier de compléments alimentaires riches en vitamines et agents renforçant les défenses de la peau (acides gras essentiels, zinc, vitamines A,B,E, sélénium, etc.)
Il existe aussi des aliments tout préparés qui aident à gérer le prurit.

Les aliments hypoallergéniques permettent de résoudre environ 90 % des allergies alimentaires des chiens.

 

             Rien n’est simple en cas de gratouille. Il est sage de consulter son vétérinaire dès les premiers symptômes.
           Le suivi du traitement, souvent long au niveau des antibiotiques nécessaires pour combattre les infections, est primordial.
           En prévention, traitement anti-puces, entretien régulier et nourriture adaptée, devraient éviter d’en arriver là dans la majorité des cas.
           Et tout ces soins devraient permettre à Titus de ne pas se gratter et à son maître de dormir en paix.

 Docteur P. Picquot