Pourquoi il faut utiliser systématiquement
le test de l’OCM chez le
L’élevage est une sélection des meilleurs chiens et chiennes d’une génération, en vue de la transmission de leurs gènes à la génération suivante. L’objectif est la préservation d’une race canine et son amélioration. Les meilleurs chiens et chiennes sont ceux qui sont conformes au standard de la race, qui ont la meilleure santé, et qui sont porteurs des meilleurs gènes. Certaines races ont déjà à leur disposition plusieurs tests génétiques qui leur permettent d’améliorer les gènes transmis à chaque génération. Chez le Westie, le test de la CMO est le premier test génétique important disponible. Pour chaque race, la gestion du gène de la CMO doit tenir compte de l’effectif dans le pays concerné, de la fréquence du gène pathogène dans cet effectif et de la nécessité de maintenir la richesse génétique de la race. La race WHWT est la plus touchée des trois races
de terriers porteurs de ce gène, mais elle est aussi la race qui a
l’effectif le plus important, ce qui est un avantage dans ce type de
situation. D'un autre côté, sa faible hétérozygotie la rend plus
susceptible de développer certaines maladies génétiques, et il y a
besoin urgent d'en préserver le pool génétique. Il n’est pas souhaitable d’écarter un tiers de l’effectif de la reproduction d’emblé car ce serait dramatique pour notre race, mais de faire une première sélection au sein de ce tiers. Grâce à ce test, le gène de la CMO peut être fortement diminué voire éradiqué en quelques générations, si les éleveurs sont prêts à investir leurs efforts et leur argent, et à coopérer entre eux. La solidarité entre les éleveurs est la clef du succès de l'entreprise. -1- Le test permet d’écarter de la reproduction les chiens CMO-2, qui sont à haut risque de développer la maladie. L’équipe de l’Institut Génétique de Berne déconseille leur utilisation dans les trois races affectées. Même s’ils n’ont pas développé de CMO clinique, il faut les écarter de la reproduction, car ils transmettent le gène de la CMO à tous leurs chiots. Tous leurs chiots présentent donc le risque de développer la maladie. -2- Le test permet d’utiliser des chiens porteurs d’un exemplaire de la mutation du gène de la CMO (CMO-1). L’équipe de l‘Institut Génétique de Berne préconise de sélectionner les CMO-1 qui ont le plus de valeur, et de les marier uniquement à des CMO-0. 50% des chiots issus de ces mariages seront CMO-1, c'est-à-dire à faible risque de développer la maladie. Ces mariages sont indispensables afin de ne pas perdre les gènes précieux qui sont aussi portés par de nombreux chiens CMO-1 de grande importance pour l’avenir de la race. Dans ce cas, il parait nécessaire de tester les chiots nés de ce type d’union et d’informer les futurs maîtres des chiots CMO-1, du risque de développement de la maladie, même si ce risque est faible, ainsi que de déconseiller leur mise à la reproduction, même s’ils ne développent pas la maladie. Les chiots CMO-0 issus de ces mariages devraient être utilisés en priorité pour transmettre leurs gènes à la génération suivante. -3- Si pour une bonne raison ou pour une autre, un éleveur est contraint de saillir sa femelle CMO-0 avec un mâle non testé, il est conseillé de tester précocement tous les chiots issus du mariage, afin dans l’idéal de ne garder pour la génération suivante que les CMO-0… s’il y en a… En pratique, les lignées ne sont pas toutes touchées par le gène de la même façon. Celles qui ont moins de 20% de chiens porteurs du gène peuvent plus aisément s’en défaire en 1 ou 2 générations. Pour les éleveurs qui ont plus de 30 % de chiens porteurs, il faudra peut-être 2 ou 3 générations pour éliminer le gène, voire davantage. La difficulté dans la gestion d’un gène muté pathogène, est de l’éradiquer sans appauvrir le pool génétique de la race, c’est une nécessité particulièrement aiguë dans notre race qui présente une diversité génétique relativement réduite. La prolificité des femelles de l’élevage est aussi un facteur limitant pour la sélection de reproducteurs sains pour la génération suivante. Par exemple, si un éleveur marie deux reproducteurs CMO-1 x CMO-0, et qu’il obtient une portée de trois chiots, sur laquelle il comptait garder une femelle CMO-0 pour la génération suivante… Pour chaque portée, la probabilité qu’un chiot soit de sexe femelle est de 50%, et pour chaque femelle née de la portée, la probabilité d’être CMO-0 est de 50 %. La probabilité d’avoir une femelle CMO-0 dans cette portée est donc de 50% (probabilité de naissance d’une femelle)x 50%(probabilité d’hériter de 2 gènes non mutés)= 0.5x0.5 = 0.25= 25%, soit une chance sur 4 soit pour une portée de trois chiots, 0.75 de chance sur 3. Sur une portée de 5, cette probabilité monte à 1.25 de chances, sur une portée de 6 chiots, elle monte à 1.5 de chances, et sur une portée de 8 elle monte à 2 chances (2 chiots sur 8 en moyenne seront des femelles CMO-0). L’éleveur aura donc intérêt à utiliser des femelles ayant une bonne prolificité pour augmenter ses chances de naissance d’une femelle CMO-0 dans ce type de mariage. -4- La responsabilité de l’éleveur est engagée par ce test : - Tous les éleveurs sérieux de la race sont déjà informés de l’existence de ce test, qui a été choisi par le Club des ATE pour homologuer le titre de Champion de France de Conformité au Standard. - Si un éleveur décide de ne pas utiliser ce test, quelque soit la raison de ce choix, et qu’ils prennent ainsi le risque de vendre des chiots inscrits au LOF porteurs du gène (CMO-1 ou CMO-2), le risque existe qu’il soit placé devant sa responsabilité juridique. Si l’acheteur est un particulier, et que le chiot développe la maladie, il peut se retourner contre son vendeur. Si l’acheteur avait manifesté son désir de faire reproduire son chiot une fois adulte, et a fortiori si l’acheteur est éleveur, et si le chiot tombe malade de l’OCM, ou bien s’il teste le chiot et découvre qu’il est CMO-1 ou CMO-2, il pourra légitimement demander des comptes à son vendeur. Seul un éleveur achetant un chiot de parents non testés, s’il a été consciencieusement informé au préalable de la situation par écrit, ne pourra pas se retourner contre le vendeur. -5- Ces tests représentent un investissement sur l’avenir pour les éleveurs. S’ils s’astreignent à effectuer en parallèle les tests ADN prouvant la filiation de leurs reproducteurs, le jour où ils n’utiliseront plus que des CMO-0 en reproduction, les générations suivantes issues de ces CMO-0, n’auront plus besoin d’être testées, puisque leur ascendance remontant à ces chiens indemnes sera certifiée par les tests de filiation régulièrement mis en œuvre. Rappelons que ces tests de filiation (qui ne sont pas de simples identifications ADN mais qui sont des tests de compatibilité avec les parents) sont les seules garanties de la validité des généalogies présentes sur les pedigrees. Conclusion : les tests génétiques combinés aux tests de filiation sont l’avenir de notre race. Je souhaite qu’un jour prochain ils nous permettent d’assainir le cheptel d’autres maladies endémiques auxquelles notre race est prédisposée comme la Dermatite Atopique, la Démodécie, la Fente Palatine Congénitale, le Shunt Hépatique Congénital ou encore la Fibrose Pulmonaire et l’aplasie segmentaire utérine.
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